Lithium, cuivre, nickel et cobalt sont essentiels à la production de batteries. Bonne nouvelle pour la production de véhicules électriques, de pompes à chaleur ou d’éoliennes, les banques mettent beaucoup d’argent dans les mines qui les extraient. Moins bonne nouvelle pour la pollution, les droits humains et l’accaparement des terres. D’après l’étude intitulé « Financing Critical Minerals, but Failing Critical Safeguards », publiée lundi par Oxfam International, 11.11.11 et Fair Finance International, les banques, assureurs et fonds de pension européens investissent chaque année plus de 8 milliards d’euros dans ces entreprises minières. Situées principalement en République démocratique du Congo, au Mozambique, au Brésil et au Pérou, elles sont toutes épinglées pour des infractions graves aux normes environnementales et le non-respect des droits humains.
« Dans le village Muvunda, dans le sud de la République démocratique du Congo, coulait autrefois une rivière aux eaux claires. Aujourd'hui, cette eau est impropre à la consommation. Depuis l'arrivée des Mines de Kamoa-Kakula. Dans ce qui est l'un des plus grands projets d'exploitation du cuivre au monde, les habitants sont confrontés à une eau polluée, les récoltes sont mauvaises et les gens font la queue pendant des heures au seul puits d'eau potable en état de marche », illustre 11.11.11.
Les institutions financières françaises ont été les principales financeuses européennes en matière de prêts et de services de souscription pour les minéraux critiques entre 2016 et 2024. La plus importante d'entre elles était BNP Paribas (12,8 milliards de dollars), suivie par le Crédit Agricole (8,0 milliards de dollars) et la Société Générale (7,9 milliards de dollars). ING a investi pour 7,6 milliards de dollars.
« La ruée vers les minéraux critiques est souvent considérée comme la pierre angulaire de l'énergie verte, mais leurs chaînes d'approvisionnement sont en proie à la pollution et aux conflits sociaux. Il ne s'agit pas de quelques brebis galeuses, mais plutôt d'un système qui permet aux financiers européens de s'en tirer à bon compte, car les règles sont trop laxistes. Non seulement cela entraîne des violations des droits humains et des atteintes à l'environnement, mais cela expose également les banques et les investisseurs européens à des risques financiers et réputationnels », regrette Kees Kodde, responsable du projet Oxfam et Fair Finance International.